"Ena Zeda" soutient la victime du viol par des sportifs algériens et critique les déclarations de l'avocat de la défense


Révélé par l'émission les 4 vérités, le viol d'une fille de 11 ans par 3 sportifs algériens, âgés de plus de 20 ans chacun, dans un hôtel à Hammamet, n'est qu'une vision glaçante des nombreuses violences sexuelles que subissent chaque année les mineurs et dont les chiffres officielles sont en hausse.
 
Alors qu'elle était en train de dîner avec sa mère, la jeune fille voulait monter à leur chambre récupérer son chargeur de téléphone pour revenir ensuite poursuivre son repas. C'est alors qu'elle a été surprise par l'un des sportifs qui l'a emmenée dans sa chambre, sous le prétexte de lui montrer ses médailles, pour la violer, lui ainsi que deux autres de ses coéquipiers.
 
En relatant les faits, la fille a précisé qu'ils l'avaient également menacée si elle en parlait, ce qui l'avait au début retenue de se confier à sa mère.
Encore plus brutaux sont les propos de l'avocate de la défense dans cette affaire déférée à la justice, Molka Bouderbala, dans son dernier post à ce sujet sur sa page.
 
Menacer d'humilier publiquement une potentielle victime (pour respecter le principe de présomption d'innocence), en publiant sur sa page des témoignages de personnes sensées attester son désir d'avoir des rapports sexuels, n'a jamais été une façon légitime de défendre ses clients.
Nous insistons par dessus tout sur le fait qu'une enfant de 11 ans ne peut jamais exprimer un consentement éclairé à avoir un rapport sexuel. À son âge, il est impossible d'avoir un discernement suffisant quant à ce qu'est un rapport sexuel, la notion du consentement, les conséquences médicales que cela pourrait entrainer, les codes sociaux et le rapport qu'entretient la société avec cet acte, et il n'est par conséquent pas à la portée d'une personne de son âge d'avoir une idée précise et consciente, issue d'une réflexion approfondie, de sa volonté de vivre une telle expérience, quand et avec qui.
 
Molka Bouderbala, avocate de métier, devrait en ce sens savoir que l'article 227 du code pénal dispose expressément que "Le consentement est considéré comme inexistant lorsque l'âge de la victime est au-dessous de seize (16) ans accompli" et que d'ailleurs, l'article 3 de la loi 58-2017 du 11 août 2017 relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qualifie de "situation de vulnérabilité" "la situation de fragilité liée à l'âge jeune" notamment.
 
Remettre en question cette réalité en inversant les rôles de la victime et des bourreaux, voulant faire passer une fillette de 11 ans pour une manipulatrice, est en soi une injustice profonde, contrairement à celle qu'elle affirme dénoncer à l'encontre de ses clients.
 
D'un autre côté, nous tenons à rappeler à cette avocate qui s'acharne à dire que ce cet incident n'est pas un viol au vu des conclusions du rapport médical, qui a constaté des égratignures au niveau de l'anus, que l'article 227 définit le viol comme étant "tout acte de pénétration sexuelle, quelle que soit sa nature, et le moyen utilisé commis sur une personne de sexe féminin ou masculin sans son consentement l'auteur du viol".
Culpabiliser et remettre en cause la version de la victime est un usage aussi vieux que le temps, et nous ne croyons plus à des propos si abjects qui ne font qu'alimenter la culture du viol et la domination masculine.
Le fait que l'autrice de la publication en cause, sensée porter la voix de la justice, soit une femme, est doublement scandaleux.
 
EnaZeda soutient entièrement la victime. Nous espérons que la justice ne laissera pas les auteurs des faits s'en sortir en toute impunité et qu'elle décidera d'une peine à la hauteur des violences subies par la victime, et rappelons qu'aux termes de l'article 227 du code pénal "Est puni d'emprisonnement à vie, l'auteur du viol commis : (...) Sur un enfant de sexe féminin ou masculin âgé de moins de seize (16) ans accomplis".
 
Notre révolution féministe continue

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