Quel avenir pour les étudiants tunisiens fuyant la guerre en Ukraine?


Beaucoup de parents sont inquiets pour l'avenir de leurs enfants fuyant la guerre, en absence de perspectives claires en Tunisie. Le nombre de ces étudiants dépasse les mille. Ils ne sont pas tous issus de famille aisées. Bien au contraire, certaines familles ont eu des crédits bancaires pour financer les études de leurs enfants. Du fait que l'orientation par ordinateur décide à leurs places quand ils ont obtenu leurs bacs, ils ont opté pour faire leurs études à étranger. Certains d'entre eux sont partis en France ou en Allemagne ou aux Etats Unis et d'autres, les moins nantis et les moins favorisés vu le problème d'obtention de visa, ont opté pour l'Ukraine. Tout allait très bien pour eux avant que la guerre éclate. Ils se sont intégrés et formés une communauté. Cette communauté qui est inquiète actuellement pour son avenir.

L'Ukraine depuis des années constitue un gilet de sauvetage pour des milliers d'étudiants arabes et africains. L'équivalence des diplômes délivrés par les Universités de l'Ukraine ne pose pas de problème en Tunisie vu leurs réputations et leur classement mondial.

Malheureusement, cette guerre a éclaté à un mauvais moment de l'année. Ces étudiants viennent à peine d'achever le premier semestre de cette année académique et entamer le deuxième. Lors du déclenchement de la guerre, la majorité a fuit l'Ukraine par réflexe de survie et leurs études sont devenues un élément secondaire. Personne ne sait si cette guerre va s'arrêter ou va durer pour longtemps. Toute l'infrastructure est détruite au point qu'on se demande si les universités seront-elles en mesure de reprendre les cours.

J'imagine aussi que leurs personnels et le corps enseignant ont quitté l'Ukraine comme réfugiés de guerre. Pourront-ils reprendre les cours à distance par visio-conférence? C'est une solution envisageable mais dépendante de l'infrastructure. Puis, si elle aura lieu, ceci reste une demi solution car rien ne vaut la qualité des cours présentiels notamment pour des spécialités telles que la médecine générale, la pharmacie et la médecine dentaire. Il faut se demander d'ailleurs, comment s-y prendre pour faire des séances de travaux pratiques et des stages hospitaliers en ligne?

Par la suite, l'idée de réintégrer les universités étatiques tunisiennes dans telles spécialités pose un problème d'éthique universitaire car leurs semblables ont été orientés à des facultés publiques en Tunisie avec des scores assez élevés et avec une carte rose au bac.

Ceci reste un sujet à débattre mais la logique dit qu'ils doivent oublier cette année universitaire et la considérer comme une année sabbatique. Il faut voir comment les choses vont évoluer et se préparer pour la reprise car c'est aux universités ukrainiennes de trouver la solution et non pas aux parents. Ces parents vont-ils réfléchir à la place des universités?

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Youssef Bahri




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