Le film « Atyaf » : une tentative de réconcilier le citoyen tunisien avec sa réalité


A travers un esprit cinématographique créatif et une profondeur intellectuelle, le jeune réalisateur tunisien, Mehdi Hamili, a réussi dans son deuxième travail cinématographique après son premier film "Tala Mon Amour", projeté en 2016, à être le miroir de la société tunisienne et à éclairer un certain nombre d'enjeux à travers son nouveau film « Atyaf ». Ce film a vu le jour dans les salles tunisiennes il y a quelques jours, et a fait parler de lui dans les médias internationaux.

Le film « Atyaf » a cherché à présenter la réalité telle qu'elle est, et non pas telle qu'elle nous est imposée par la société tunisienne, en révélant les « tabous » de manière créative et approfondie. Il a également entraîné le spectateur tunisien dans un voyage cinématographique à travers lequel il a coexisté avec sa réalité et s'est réconcilié avec elle. Le harcèlement, la stigmatisation sociale, la corruption, la vie de prisonnier, la pauvreté, l'injustice et la vie nocturne sont des sujets dont il n'est pas facile de parler publiquement, mais ce film a réussi à bien transmettre notre réalité.

"Atyaf" a ouvert la voie au citoyen tunisien pour se voir dans le miroir, en révélant les sujets qu'on ne les discutent pas ou que nous lisons dans les rubriques de faits divers de nos médias et ils sont presque inaperçus. En regardant le film, on a l'impression qu'il vous emporte dans un voyage entre les replis de la société et de la personnalité tunisienne misogyne, car il nous présente les contradictions d'une société qui semble accepter la différence mais en même temps prononce ses jugements sur les gens.

De plus, le film "Atyaf" vous emmène dans un voyage créatif où les contradictions se mêlent, entre l'injustice et la justice... l'espoir et l'abandon... la vie et la mort... Vous vous sentez emportés  par la profondeur des messages que le le film transmette comme s'il était un miroir de la réalité... un miroir de l'injustice, du harcèlement, de la corruption et de la stigmatisation sociale. On voit ainsi l'image de la femme, une mère en difficulté à travers le personnage de Amel, l'héroïne du film.

Créativité des acteurs et tragédie de la mise en scène

A l'heure où le citoyen tunisien s'évade de sa réalité, on le voit en abondance dans les salles de cinéma pour témoigner de sa réalité, et ici l'importance de l'art et la force de la créativité et de la mise en scène sont évidentes. Ce qui fait que le spectateur accepte de voir son image dans le miroir via ce film, sans aucune crainte et sans se cacher. Dans ce film, une Tunisie démocratique qui se regarde dans le miroir et ne se cache pas comme le font les pays autocratiques, ce qui a donné à ce film une dimension intellectuelle, mis à part la force de la mise en scène et la performance des acteurs.

A noter que le film "Atyaf" est une production franco-tunisienne, avec la participation de plusieurs acteurs tunisiens, tels que l'héroïne du film, Afaf Ben Mahmoud, Sarah Hannachi et Salim Bakkar.

Le film raconte l'histoire d'Amal, une mère qui travaille dans une usine et dont les conditions financières sont difficiles, d'autant plus que son mari est alcoolique. Le fils d'Amal rêve d'entrer dans le monde du sport, mais ses rêves disparaissent quand sa mère a été injustement emprisonnée pour adultère. Le directeur du laboratoire ait tenté de l'agresser sexuellement. L'entrée de la mère en prison a eu un effet sur la vie de ce garçon, transformant sa vie vu que la société juge les gens sans preuves... C'était une évasion vers la voie de la perversion. Ainsi, la vie d'Amal passe d'une vie simple à une vie de prison et de honte. Après sa sortie de prison, Amal commence son voyage à la recherche de son fils, comme si elle cherchait l'espoir dans une société qui l'a condamnée éternellement.

Dans un contexte tragique et avec beaucoup de créativité mêlée de sentiments d'amour et de sacrifice, le réalisateur de ce film nous a transmis une vie d'injustice et d'oppression dans une société où les rêves des pauvres s'évaporent et sont exploités par les puissants. Ensuite, entre la cohérence du contenu et l'image de la mise en scène, le film a su atteindre le niveau international après avoir attirer l'attention du public tunisien. Ce qui est plus important, c'est que ce film a su réconcilier le citoyen tunisien avec sa réalité.

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Faten Houimdi




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