Le gouvernement et l'UGTT : sont-elles deux forces opposées?


 
Le gouvernement et l'Union Général des Travailleurs Tunisiens (UGTT) sont deux forces vives du pays mais pas toujours opposées. Ces deux forces peuvent collaborer ensemble quand elles cherchent nos intérêts, et se séparent quand chacun d'entre eux défend son propre clan.
 
A vrai dire, les fondateurs de l'UGTTT ont joué un rôle déterminant pour gagner notre indépendance pendant la période de la colonisation française. Ils ont payé cher de leur vie. Pendant l'époque coloniale, les militants de l'UGTT se sont mobilisés pour donner leurs appuis aux politiciens du Néo-destour. Ils ont plaidé pour la cause du pays, son indépendance et l'importance de création du parlement. Ils ont tenu bon à ce que la Tunisie prenne son avenir en main.
 
L'histoire ne pardonne pas et aucun politicien honnête ne peut nier le rôle fondamental de l'UGTT dans le passé. C'était la belle époque de Mohamed Ali El Hami, Ahmed Ben Salah, Farhat Hached et Habib Achour. Ils ont participé au premier Gouvernement. Leur entente et collaboration ont permis au pays de réaliser une évolution économique avec un PNB à deux chiffres. A cette époque? le gouvernement a adopté le programme socioéconomique de l'UGTT.  Il s'agissait d'un programme socialiste démocrate et des réalisations gigantesques date de cette époque, dans tous les domaines notamment l'enseignement et la santé.
 
Par contre, avec la fameuse loi de 72 et les traites de libre échange dictés par l'occident et imposés par la classe dirigeante de ceux qui détiennent l'argent, ces deux forces (le gouvernement et l'Union Général des Travailleurs Tunisiens) se sont opposées et se sont confrontés. La faute incombe au pouvoir. Le 26 janvier 1978 reste d'ailleurs, une date historique à étudier pour que l'erreur ne produira plus. Hélas, la classe qui détient l'argent est celle qui détient le pouvoir et impose ses lois votées par des parlementaires sans foi.
 
Les mêmes causes entrainent les mêmes effets et à toute action une réaction. On a vécu le 3 Janvier 1984 et le 27 Décembre 2010-14 Janvier 2011, la révolte. Que du temps perdu! Les différents gouvernements manipulés par les hommes affaires gourmands qui ne pensent qu'à l'argent pour faire fructifier leurs patrimoines au détriment du peuple. Ils étaient soutenus par des responsables de l'UGTT complices qui assumaient la responsabilité au lieu de faire une analyse approfondie et opter pour des solutions basées sur l'étiqueté de répartition des richesses. Ils ont opté pour une politique de replâtrage et dont on connait sa conséquence .Pourtant? la Tunisie a eu la chance d'avoir deux présidents hors pair Bourguiba et Ben Ali, deux présidents patriotiques avant-gardistes mais ils étaient à leurs tours manipulés.
 
Pour répondre à la question et aux critiques qui visent l'UGTT comme quoi il est responsable de la situation économique morose, je dirais que  l'UGTT est responsable à cause de certains de ses membres qui sont complices. Mais ce sont les gouvernements qui assument tous les échecs. Ils sont jugés sur les résultats et les bilans de leurs choix politique. Je trouve d'ailleurs que c'est écœurant que le SMIG ne dépasse pas les 500D en 2022 alors que le salaire du président vaut 30 mille dinars.
 
Il vaut mieux que l'UGTT retrouve sa voie initiale car c'est au gouvernement de gouverner non pas pour défendre les intérêts des familles d'affaires mais pour l'intérêt général. L'argent existe en Tunisie contrairement à ce que beaucoup pensent. C'est au gouvernement de le récupérer, et les pauvres ne doivent plus payer les frais. Le Président Kais Saied a bien résumé l'état des lieux de notre pays "la Tunisie est un pays riche doté d'un Etat pauvre".
 

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Youssef Bahri




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Youssef Bahri