Culture sexuelle et médias: Vers une société plus intime


Le mot "sexe" et ce qui s'y rapporte, comme "culture sexuelle", est  le terme le plus dangereux dans l’esprit de beaucoup de gens au sein de nos sociétés arabes conservatrices.  Un mot que si l'un de nous le prononce, différentes scènes s'accélèrent rapidement dans l'esprit de tous ceux qui l'entendent, chacun de nous va voir ces scènes de son propre point de vue, mais Ce qui m’étonne le plus au moment où le mot « sexe » est prononcé, quel que soit le sujet dont il s'agit, c'est que je vois des yeux errer dans les horizons, certains chuchotant et d'autres souriants, puis une série d'accusations commence, même si nous avons fait un très long chemin concernant l'acceptation de certains sujets à aborder...

Malheureusement, en 2022, il y a tellement de gens qui ont honte de parler de sexualité, de leurs préférences sexuelles ou même comment le faire. Les médias doivent ainsi, jouer leurs rôle pour à encourager les individus à aborder ce sujet, et à en parler de plus.

En effet, le sexe est toujours un domaine interdit, on n'en parle qu'à voix basse dans des pièces fermées, tout le monde dans notre société arabe le traite comme des secrets qu'il est interdit d'approcher, de révéler ou de rechercher; Par conséquent, les traditions populaires se sont accumulées et les « fatwas » de ceux qui connaissent et ne connaissent pas les limites de parler de sexe , de ce qui devrait et ne devrait pas être.

Personne n'a essayé - sauf tentatives limitées - de parler de culture sexuelle de peur d'être accusé de débauche, d'outrages à la pudeur, d'ingérence dans la vie privée, et d'atteinte au caractère sacré des foyers, jusqu'au bout de cette liste que nous avons l'habitude d'énumérer pour que nous ne regardons pas la réalité de nous-mêmes dans le miroir.

Comme tous les adolescents, on a tous cherché et parlé du sexe avec nos amis proches,  lorsque nous sommes adolescents, notre imagination devient si vive que n'importe quelle idée germe facilement, aussi incorrecte soit-elle. La plupart de nous avait des postulats et stéréotypes dans notre esprit, sur les rapports sexuels.

Nous avons grandi sans connaître l'éducation sexuelle qui ne s'est pas trompée, de peur de confronter les autres avec le droit d'apprendre le sexe sous sa forme correcte, et qu'il n'est pas permis de discuter des problèmes sexuels dans les écoles et de confisquer les romans qui parlent de sexe , comme si ceux qui s'opposent à la culture sexuelle avaient oublié les livres d'héritage, les livres de jurisprudence et de hadith , qui traitaient courageusement de ces questions sans confiscation à personne.

S'éloigner de la connaissance du sexe en tant que culture nous cause des dommages inutiles.  L'ignorance du sexe entraîne de nombreux problèmes que la société récolte, tels que le harcèlement sexuel, le viol, et le divorce.


Parler de la culture sexuelle dans la société arabe est considéré comme une sorte de tabou superficiel, nous savons tous que la majorité des cas de divorce sont à cause de problèmes sexuels, chacun a son point "défaut de satisfaire les désirs sexuels, ne pas savoir bien le faire, éjaculation précoce, etc..." bien sur les arabes ne peuvent pas en parler surtout pour les femmes, aucune d’entre elle ne peut dire que son mari n'est pas bon au lit, et il ne la satisfait pas. Tout simplement, c’es a cause de la société masculine et misogyne.

Mais tous ces individus sont  assoiffés d'en savoir de plus en plus sur le sexe, la culture, le désir et comment satisfaire son partenaire.  Malheureusement, nous sommes une nation faible face à la science, et faire semblant qu’on le savait est l'un des traits dominants de notre culture.  Nous souhaitons quelque chose et nous nous en abstenons pour maintenir les formalités.

Tout cela n'est que pour s’échapper à la réalité, sous la clause de pudeur sur laquelle nous attachons notre ignorance, nous sommes troublés par la lumière de la connaissance qui révèle à beaucoup d'entre nous la vérité que nous connaissons tous. O regarde dans le mauvais sens pour cette mauvaise culture.

En outre, l'éducation sexuelle fait partie de la culture de santé publique, qui est liée à la culture sociale dominante dans la société et aux valeurs intellectuelles, éducatives et religieuses. La recherche d'une sensibilisation à la santé publique, y compris psychologique, doit aborder les questions sexuelles et la culture sexuelle.

En raison des nombreux liens entre eux, et c'est ce que la société essaie d'ignorer sous prétexte de maintenir la sécurité et la sûreté de la société contre la propagation du vice qui est déjà répandu, qui y est déjà en raison de l'absence de prise de conscience, de négligence de tout ce qui profite aux individus avec des arguments infondés et souvent les discussions se terminent soit par une évasion, soit par de faibles justifications.

Dans notre société, il doit y avoir la « culture sexuelle » et « l’éducation sexuelle », que les individus confondent, bien qu'elles soient complètement différentes.
L'éducation sexuelle fournit une conscience sexuelle à une personne pour corriger ses concepts de masculinité et de féminité, la nature des femmes et des hommes, les méthodes d'interaction entre eux, la haute vision humaine du sexe et du mariage, les méthodes de compréhension conjugal , et quelques informations médicales sur la structure et les fonctions des organes sexuels.

Les femmes et les hommes, et les méthodes d'interaction de classe entre eux, et la vision humaine raffinée du sexe et du mariage, les méthodes de compréhension et d'adaptation conjugales, et quelques informations médicales sur la structure et les fonctions des organes sexuels.

Quant à l'éducation sexuelle, elle a un sens plus large et plus compréhensif et part des stades avancés, c'est-à-dire prendre soin de l'enfant dans ses différents stades de développement, afin de développer des attitudes saines envers lui-même, envers le sexe auquel il appartient, envers le sexe opposé, vers les questions conjugales et familiales, l’aider à intégrer tout cela dans une personnalité humaine intégrée, lui donnant des informations sexuelles solides d'une manière scientifique simplifiée adaptée à l'âge qu’il traverse.

Il faut apprendre à chacun à aimer son corps, le découvrir, le comprendre, dévoiler sa sexualité, et ses préférences sexuelles.
Alors, vous aurez une génération qui tolère et accepte les autres, accepte leurs différences.

L'éducation sexuelle n'est pas les méthodes de pratique. La pratique vient de manière innée et diffère d'une personne à l'autre. Elle n'est pas non plus conçue comme une platitude triviale du processus sexuel. C'est plutôt la culture qui devrait être étudiée comme une partie de la santé publique qui met en lumière et précise les contours du concept de sexe.

Plusieurs notions doivent être connues, notamment :                       

- Hygiène: qui comprend la propreté du corps, de la place et des vêtements des individus. Beaucoup de membres de la société ignorent l'hygiène et ne la considèrent pas comme faisant partie de la culture sexuelle et non seulement liée aux femmes, mais l'homme, aussi, doit prendre soin de son hygiène personnelle.

 - Saturation émotionnelle ; que les hommes négligent dans les sociétés arabes et islamiques et se contentent de leurs fausses illusions que la rencontre sexuelle est suffisante pour informer l'autre de ses sentiments émotionnels.
 - Excitation sexuelle: C'est que l'un d'eux atteint l'orgasme avant l'autre pour son partenaire et ne réalise pas le résultat de cela, car il lui inflige des abus psychologiques et sexuels en raison de son manque de satisfaction sexuelle et atteint un état de satiété.

- Interaction féminine : lorsqu'un homme refuse à sa femme l'interaction qui apparaît sur elle pendant la pratique ou qu'elle fait un comportement légitime avec son corps, et le mari pratique sa condamnation à travers ses regards qui la gênent ou en déclarant un mot qui porte le sens de la surprise.

Dans une large mesure, les initiatives individuelles et les ONG sont la seule source de contenu sexuel éducatif arabe. Il existe également de nombreuses pages que nous voyons sur les réseaux sociaux, notamment au Liban, en Égypte et en Tunisie, qui visent à diffuser des informations de manière scientifique.

Ces pages reçoivent beaucoup d'attention et d'interaction. Les commentaires montrent une diversité entre les utilisateurs sérieux, entre les comptes avec de faux noms, les personnes qui se moquent du contenu, profitant de se cacher derrière des écrans pour exprimer ce qu'ils pourraient avoir peur de dire en public.

Souvent, les femmes ne commentent pas le contenu de peur d'être intimidées ou harcelées en ligne, mais elles suivent et interagissent beaucoup dans les messages privés.

Le rôle des médias arabes dans l'éducation sexuelle

La plupart des des médias arabes n'ont pas bougé vers cette question et n'ont pas été en mesure de faire pression sur la famille et la société dans son ensemble en intensifiant les programmes de sensibilisation qui soulignent l'importance de l'éducation sexuelle ou la culture sexuelle.

En Tunisie, même si d’une façon un peu timide, on voit que certains médias évoquent  le contexte du sexe, ou bien dans des émissions, ou à travers la presse électronique, mais les réactions restent toujours furieuses et tétrogrades.

On a commencé à fournir des dossiers qui parlent de la culture sexuelle comme une essence de la vie, et la question sexuelle est plus que claire parce que la culture sexuelle n'est pas seulement une sensibilisation ou des programmes qui accompagnent les étudiants dans leur éducation, voire c’est une culture de la vie qui met en œuvre le sexe à sa place, et avec les connaissances que nous pouvons atteindre, il devient différent car il s'inscrit dans la vision du bonheur du chacun.

Mais le problème qu’on ne voit pas des émissions ou même spots de sensibilisation de la culture sexuelle, d’éduquer, de plonger dans le vrai… Bon, imaginez une émission qui de sa d’une façon libre et sans restriction, bien-sur le HAICA ne va pas se taire, malheureusement.

Citons l’exemple de l’émission « Enti w moujira » sur la chaîne Elhiwar Ettounsi, un couple participant au jeu s’est embrassé. La scène a été filmée par les caméras et diffusée sur la télévision. La chose a fait l’objet d’une grande polémique sur les réseaux sociaux.

La scène en question n’aurait pas dû provoquer autant de réactions. Il ne s’agit que d’un simple couple vivant pleinement son amour et sa relation. Les internautes ont appelé à l'encouragement de ce genre de scène et de cette attitude et à couper avec les stéréotypes misogynes transmettant des messages de haines et de violence et touchant à la femme tunisienne, à ses droits et au principe d'égalité entre les genres. Mais à la télé, on préfère les scènes de violence aux baisers…

Par ailleurs, éduquer les gens à mieux comprendre les orientations sexuelles, comment traiter la communauté LGBTQ+, ses différentes variantes, et sans avoir des préjugées. Clarifier la différence entre genre et sexe et il n'y a pas de honte à être attiré par un garçon ou une fille.

Rejetés, exclus, et discriminés de la part de la majorité de la société, ils se sentent dans une situation illégale face à une société arabo-musulmane où ils n’ont pas le droit que d’être en discrétion totale. Ceci est l’état de chaque individu de la communauté LGBTQ+ tunisienne, depuis longtemps ils ont été l’objet d’intolérance, de discriminations multiples et de rejet.

Il est certain que la tradition arabo-musulmane dans son ensemble a contribué à la condition qui leur était ainsi faite avec le recours de plusieurs personnes non seulement aux textes religieux pour les expier mais aussi à la loi pour criminaliser ces derniers.

Le Tunisien est homophobe par nature, une société qui ne voit ce phénomène de la même façon comme par exemple pour la drogue, l’alcoolisme ou l’harcèlement, on peut accepter ces derniers, mais concernant les gays c’est autre chose « c’est contre nature… c’est contre dieu… une tendance venue d’ouest… ».

Chacun a le droit de vivre, d’être respecté, cette communauté doit avoir ses droits, ses libertés, d’en finir avec la discrimination, les agressions, l’homophobie, et l’obscurantisme que l’Etat exerce sur elle.

La langue joue un rôle important dans l'éducation sexuelle. Les jeunes disent avoir appris des blasphèmes liés au sexe et ne connaissent pas les mots scientifiques en arabe.

Le contenu sexuel éducatif dans le monde arabe se heurte encore à plusieurs obstacles : les lois, la religion et la perspective sociétale générale. Mais les jeunes ont soif de mieux comprendre ce monde.

Enfin, le sexe est un besoin créé pour nous, peu importe les orientations des deux personnes qui le font, ce n'était jamais un ogre comme nous en avons malheureusement hérité, et ce n'est pas un tabous.
Ainsi que les bienfaits de l'éducation sexuelle pour la santé mentale et physique ; la conscience est indispensable, parce que c'est un besoin humain authentique, tout comme manger, boire, c'est une nécessité pour préserver l'espèce et l'établissement de la société. C'est aussi le peak auquel la relation amoureuse ne sera pas complète sans lui, alors y a-t-il de l'amour sans désir ? Satisfaites-vous le désir sans que la rencontre ne se produise ?

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Kabil El Ouerghemmi




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