Les étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis lancent la campagne « Le harceleur n'est pas étudiant avec nous »


Un groupe d'étudiants et d'étudiantes de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis a organisé une journée de colère, le 10 novembre 2021, durant laquelle la plupart des participants portaient des vêtements en noir afin d'exprimer leur rejet du phénomène du harcèlement à l'université. De nombreuses victimes ont décidé de rompre avec leur silence en annonçant publiquement qu'elles ont été harcelées  par un « étudiant » de la faculté.
 
La plupart des étudiants a exprimé son soutien absolu et inconditionnel aux victimes, surtout après avoir vérifié le bien-fondé du harcèlement, vu que le « harceleur » a adopté la même méthode avec plus que 10 victimes à la même faculté.
 
Le même jour, un groupe d'étudiantes affiliées à la coordination de ce mouvement a présenté une chorégraphie ont l'intitulé est "Le harceleur c'est toi - El violador eres tu" dénonçant le harcèlement et toutes les violences morales qu'il entraîne.
 
L'association "Aswat Nisa" (La voix des femmes) a marqué également, sa présence en soutenant ce mouvement estudiantin. Les membres de cette association ont sensibilisé les étudiants aux répercussions du harcèlement sur l'environnement social et scolaire, sachant que cette association a proposé de l'aide aux victimes, en assurant des séances d'encadrement psychologique.
 
Ce mouvement estudiantin a également adopté le nom "No Means No", en référence au rejet du harcèlement et à la condamnation des harceleurs et au droit de la victime de porter plainte contre toute personne qui tente de la violer ou de la maltraiter verbalement ou moralement. 
 
Cette campagne s'est poursuivie tout au long du mois de novembre, et précisément, le 18 novembre 2021 était une journée de silence, pendant laquelle  tout le monde a porté en noir, et des slogans ont été partagés sans qu'ils soient prononcés, et ce, pour faire rappel à cette affaire, en attendant que l'administration de la faculté prenne les mesures nécessaires contre le « harceleur ».
 
A noter également que cette campagne ne s'est pas limitée à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis. Elle a été plutôt le point de départ d'une rupture avec le silence, pour que de nombreuses facultés adoptent cette initiative. Les étudiants se sont tous unis contre tout harceleur, notamment les étudiants de la Faculté de droit et des Sciences Politiques de Tunis et de Sousse et  de la Faculté des lettres de la Manouba.
 
La campagne se poursuivra jusqu'à ce que tout le monde comprendra l'effet du harcèlement et sa définition, vu que nous n'avons pas abordé ce concept tout au long des années scolaires, et que nous ne sachions pas le préjudice moral qu'il laisse pour la victime, et jusqu'à ce que les facultés soient dépouillés des harceleurs afin de devenir un espace sécurisé pour les étudiants.
 
A noter également que le problème sera exposé devant le conseil de discipline de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis, vers la fin du mois de décembre, en présence d'un représentant des étudiants.
 

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Ghofrane Mhirsi




Ghofrane Mhirsi