Droits des animaux en Tunisie: quand est-ce que on va panser la plaie?


 

La torture animale pour certains monstres humains n'est plus une chose étrange pour eux, car le comportement de certains individus envers les animaux est devenu violent et sanglant. Certains d'entre eux sont pendus ou sévèrement battus jusqu'à ce qu'ils saignent, certains sont brûlés, et certains sont piétinés. Il existe de nombreuses méthodes de torture et aucune sanction n'est infligée à ces criminels en l'absence d'un cadre juridique strict en Tunisie, criminalisant ces pratiques brutales envers les animaux de compagnie.

En effet, évoquer les droits des animaux dans un contexte où ceux des humains ne sont pas respectés n’est pas évident et ressemble une gageure. Le droit de l’animal n’existe tout simplement pas ! Selon d’autres, et de manière plus générale, l’animal est un « être inférieur » incapable de raisonnement, donc ne constituant pas un sujet de droit. C’est une cause qu’on ne prend pas sérieusement.

Je me rappelle, quand j’ai assisté à l’une des manifestations contre l’abattage des chiens errants en Tunisie devant le théâtre municipal, la réaction des gens qui passaient de côté fait la honte de cette mentalité qui existe chez eux ; il y avait ceux qui se moquaient, autres disaient « le citoyen n'arrive pas à joindre les deux bouts et ils parlent des droits des animaux »… et diverses autres choses.

À l'ère actuelle, malgré notre obsession pour la technologie, l’Internet, notre préoccupation pour le monde virtuel, l'invasion des robots, de l'intelligence artificielle dans tous les aspects de la vie, en particulier dans les pays développés, nous considérons toujours l'animal de compagnie comme un animal permanent amical et fidèle compagnon pour nous, le gardien de nos secrets,  le témoin des moindres détails de notre vie, des moments de nos joies et de nos peines.

Des études scientifiques ont rapporté que l'élevage d'animaux de compagnie présente de nombreux avantages pour la santé, car il contribue à la prévention de l'hypertension artérielle, ajuste le taux de cholestérol dans le sang et expulse les cauchemars de sentiments négatifs tels que l'anxiété, la dépression et le stress. Adultes et enfants acceptent d'élever des animaux de compagnie, de leur fournir toutes les nécessités, et chaque personne sera affligée et quand elle perd son chat estimé ou son chien choyé.

Malheureusement, les associations de protection des animaux en Tunisie sont en nombre limité, mais aussi elles ne sont pas en mesure d'abriter et de protéger tous les animaux errants.  Il faut donc conjuguer les efforts pour limiter la mort ou la torture de l'environnement, et protéger la vie humaine des ravageurs.

D’autre part, les religions célestes et les citations des prophètes appelaient à la bonté envers les animaux, énumérant leurs divers avantages à servir l'homme. De nombreux animaux ont contribué à l'aider, se sacrifiant même pour le bien de leur ami, l'homme, et malgré cette loyauté, l'homme était traître. Puisque ils disent toujours que la plupart des tunisiens sont musulmans, des pratiquants, pourquoi ne sont-ils pas en avance concernant le traitement et de s’occuper des animaux ?… N’est-ce pas quelque chose d’important mentionné au coran, et dans les hadiths ?  Ça reste une question de socialisation, d’éducation qui commence par les parents, et l’entourage de l’individu.

Dans le code pénal tunisien, il n’existe aucune loi pour protéger les animaux errants et les autres espèces. L'article 317 du code pénal tunisien prévoit 15 jours d'emprisonnement et une amende de 4,80 dinars (soit 1,46 euros) pour ceux qui exercent un mauvais traitement envers les animaux domestiques dont ils sont propriétaires ou ceux d’un tiers]. 

Rappelons que les autres pays ont fait des avancées considérables.

Pour eux, l’abattage des chiens errants est l’unique solution…

Il y en a qui n’arrivent pas à dormir à cause des aboiements de chiens. D’autres ne ferment pas l’œil à cause des tirs de chevrotine. Les agents municipaux accompagnés de policiers parcourent régulièrement les quartiers dits à risque des alentours de Tunis en quête d’animaux errants à abattre. Il leur arrive aussi de répondre aux réclamations de victimes de morsure ou des piétons craignant pour leur santé.

Cette politique d’élimination menée pour des raisons d’hygiène et de sécurité, jusqu’alors relativement acceptée et utilisée comme un argument d’efficacité du travail communal, interroge de plus en plus de citoyens.

Tueries en plein jour sous le nez des passants et de leurs enfants, cadavres laissés gisant, police mal entraînée qui blesse l’animal sans l’achever et autres tristes évènements poussent les pouvoirs locaux à trouver une autre option et les détenteurs d’animaux à se responsabiliser.

Après presque 40 ans de politique de l’abattage, la population d’animaux en liberté est en augmentation, de même que les incidents qui y sont liés.

Mais la solution est simple, les chiens qui peuplent les rues peuvent devenir un danger dans deux cas de figures ; en cas de rage ou de leishmaniose (une maladie chronique due à une piqûre de moustique, dont le canidé ne peut pas guérir), tout suspect doit être capturé et euthanasié proprement. Ou s’ils se rassemblent en meute et deviennent agressifs, ce qui n’arrive pas une fois stérilisés.

L’Organisation mondiale de la Santé Animale (OIE) souligne d’ailleurs au sujet de la Tunisie que  « les campagnes de vaccination et de stérilisation sont le meilleur moyen d’éliminer la rage, et le moins cher ».

En ce qui concerne les animaux errants qui ne sont pas condamnés par la maladie, il faut les accepter, les autoriser à vivre libres, n’oublions pas que plus de 60% de ces chiens ne sont que pseudo-errants, en réalité rattachés à des foyers, des magasins, des chantiers... Bref, la stérilisation et la vaccination sont les solutions les plus adéquates.

Par ailleurs, la violation des droits des animaux en Tunisie n’est pas limitée à l’abattage mais on a vu des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrant la torture. Citons l’exemple du clip vidéo choquant montrant un groupe de jeunes torturant à mort un chien errant de manière hideuse. Le juge d'instruction près le tribunal de première instance du gouvernorat de Nabeul, a autorisé l'arrestation de quatre enfants âgés de 14 à 15 ans et leur placement en au centre de rééducation des mineurs délinquants pour avoir irrité un pitbull avec un autre chien, ce qui a entraîné son décès.

Les défenseurs des droits de l'homme demandent que l'ancienne loi soit modifiée et que des sanctions plus sévères soient imposées à ceux qui torturent et tuent des animaux.

Par exemple, un horrible incident, au cours duquel plus de 20 chiens ont été tués dans un refuge pour animaux, sur l'île de Djerba, par des jeunes de la région, a suscité un ressentiment généralisé parmi les défenseurs des droits des animaux en Tunisie.

Récemment, plusieurs municipalités tunisiennes ont annoncé lancer une campagne d'abattage des chiens errants, pratique annuelle largement décriée comme barbare par des organisations de protection des animaux.
 Les autorités prévoient d’engager des chasseurs qui aideront les agents municipaux à traquer les chiens des rues.

Dans un communiqué publié le 21 juillet sur sa page Facebook, le gouvernorat de Tunis a annoncé une campagne d’abattage des chiens errants à Tunis et dans plusieurs autres municipalités du pays. Le plan de travail, établi en mai 2022, prétexte “assurer la sécurité des citoyens et des touristes et préserver l’esthétique” des villes.

On voit des cadavres de chiens abattus par balle, abandonnés dans les rues ou dans des bennes à ordures. Parfois, l’animal est encore vivant, quoique gravement blessé, et gît agonisant dans une mare de sang. Les auteurs des extraits vidéos ne mâchent pas leurs mots quant à la décision du gouvernement.

Personnellement, chaque fois que je trouve un chat dans la rue, je le ramène chez moi, nous nous occupons de lui, en fait, pendant de nombreuses années, nous avons élevé beaucoup de chats.

Les tunisiens tendent la main animaux

Heureusement, Il y a toujours ceux qui vous donnent l’espoir que la culture de protection et d’amour des animaux existe bel et bien.

En Tunisie, on a vu beaucoup d’exemples, comme le premier hôtel pour animaux « Pet House » à la Soukra.
Un endroit qui vous permettra de confier votre animal de compagnie au personnel de cet espace le temps de votre absence. En effet, pour certains propriétaires d’animaux de compagnie, il est parfois difficile de les ramener partout, notamment pendant les vacances ou en voyage.

Rahma Haddad, la propriétaire affirme qui l’idée lui est venue suite à une expérience personnelle lorsqu’elle n’a pas trouvé de solution pour garder son animal pendant ses déplacements. « L’espace est contrôlé quotidiennement par un vétérinaire, chaque animal aura sa propre chambre », a-t-elle même assuré. Cet hôtel pour animaux peut accueillir jusqu’à 36 chiens et 25 chats, ses services sont, bien entendu, payants.

Le jeune Ahmed Mannai qui aide les animaux handicapés par l'installation d'une jambe prothétique.
Aux animaux errants, s’ajoutent désormais les animaux dont les maîtres sollicitent directement l’aide d’Ahmed. Au total, une dizaine de chats, cinq chiens et même un oiseau ont déjà profité de ses bons soins.

Les réseaux sociaux, et les groupes virtuels dédiés à la cause animale ont aussi aidé à maintenir et doubler les efforts de la part des citoyens et de la société civile. Les internautes publient les photos de chiens et chats en détresse, et tentent de les placer en famille d’accueil.


Plusieurs chiens perdus ont été aussi retrouvés par leurs propriétaires via ces groupes. Mais, avec des centaines de chiens et chats vivant dans des espaces d’accueil, plusieurs refuges sont saturés. Les adoptions des chiens errants sont rares, pourtant des étrangers sensibles à leurs histoires, payent même les frais de déplacement en avion, pour les rencontrer, les soigner et parfois les adopter.

La Déclaration universelle des droits de l’animal, corédigée par la LFDA, a été proclamée solennellement à Paris le 15 octobre 1978, à la Maison de l’Unesco. Son texte révisé par la Ligue internationale des droits de l’animal en 1989 a été rendu public en 1990.

Les changements politiques, sociaux, économiques, culturels, sociaux et religieux que la Tunisie a connus depuis 2011 jusqu'à aujourd'hui, en font un précurseur dans le développement de l'arsenal des lois relatives à la vie humaine et animale.
La révision des lois sur le bien-être animal va de pair avec les lois sur les droits de l'Homme, considérant que ces deux créatures reçoivent  des violations sans précédent de leurs droits.
La chose étrange est que le violeur des droits des deux êtres est l'être humain lui-même. Cet être humain peut-il - en Tunisie aujourd'hui - garantir les droits des animaux..? La situation est que cette même personne - ici sur place - continue de violer les droits de ses semblables... l’affamer... l’expulser… bloquer les moyens de subsistance... et en fermant les portes de l'emploi !??