Etre un citoyen non-musulman dans ce pays est synonyme de citoyen de seconde zone


Quel adjectif pourrait-on utiliser pour qualifier la ségrégation instaurée par l’Etat tunisien et formellement officialisée dans la constitution tunisienne pour délester les citoyens tunisiens de leurs droits? Peut-on encore, au 21 siècle, sélectionner les citoyens d’un même pays selon leur conviction religieuse et en même temps leur imposer légalement des devoirs tout en les spoliant de leurs droits ?

Cette ignominie est certifiée dans la constitution tunisienne depuis déjà son ancienne version sans qu’elle ne fut l’objet d’aucune objection de la part de tous les partis et des acteurs de la société civile et serait, malheureusement, reconduite dans la nouvelle constitution inspirée par le grand professeur en droit constitutionnel M. Sadok Belaïd sous la recommandation expresse de notre César national. L’article consacré à l’interdiction pour tout citoyen tunisien de confession non-musulmane, qui a une identité tunisienne et qui est soumis aux même obligations nationales de se présenter à la candidature présidentielle est une véritable ignominie, une honte pour tous ceux qui ont l’outrecuidance de proposer, d’accepter ou de parafer un pareil document.

Etre un citoyen non-musulman dans ce pays est synonyme de citoyen de seconde zone qui traîne un boulet de canon du fait de ses convictions religieuses, c’est être au banc de la société, un véritable paria amputé d’une partie de ses droits civiques qui sont par ailleurs certifiés dans la constitution.

Les Juifs et les Chrétiens ont précédé les Musulmans en Tunisie

Faut-il rappeler à ces grands ignorants de pontifes constitutionnels et à tous les politiques que les Tunisiens de confession juive sont établis dans ce vénérable pays depuis trois millénaires bien avant l’arrivée de l’Islam, qu’ils ont des racines profondes dans le socle tunisien, qu’ils ont participé depuis la nuit des temps à l’édification de ce pays dans lequel leurs aïeuls sont nés et auquel ils ont été fidèles et le sont d’ailleurs toujours n’eussent été les aléas politiques qui ont obligés certains à quitter leur pays. Ils ont subi toutes les vicissitudes imposées par les différents gouvernants depuis des siècles, sans jamais faire de manigances ou de sédition.

Faut-il leur rappeler que la Tunisie était l’un des berceaux du christianisme, au III siècle, avant son expansion en Europe et dans le monde et que les berbères tunisiens christianisés étaient à cette époque des icônes du christianisme occidental tels Saint-Cyprien, Saint-Augustin et Saint-Tertulien l’inventeur de la Trinité Chrétienne ?

Le ridicule n’a jamais tué personne et a fortiori nos décideurs politiques qui n’ont pas honte d’inventer des tissus d’insanités.

Comment faire pour appliquer cette ineptie constitutionnelle si elle a toujours lieu ? Quels documents faut-il présenter pour authentifier son islamité pour se présenter aux élections ? Faut-il s’adresser au mufti de la république pour certifier notre foi en lui dévoilant nos attributs ? Autant de d’énigmes que seul peut-être notre César national ci-devant président pourrait élucider. »