Pour la création de l'Ordre des Physiothérapeutes Tunisiens


 
Partout dans le monde, les physiothérapeutes disposent des structures qui les représentent dans les différentes instances nationales de réflexion et de prise de décisions, à l'image des syndicats et d'ordres sauf en Tunisie. 
 
La présence de l'Ordre Mondiale des Kinésithérapeutes est le meilleur indice pour se rendre compte de l'importance de ce secteur et ses contributions dans le domaine de la santé. La présence d'un ordre  favorise non seulement l'émergence des compétences nationales dans divers domaines de la technicité et de la gestion mais ceci permet de mieux gérer l'exercice du métier, en le protégeant des intrus et des charlatans qui sont si nombreux, et en œuvrant pour le respect du cahier des charges de la part des professionnels pour défendre les intérêts des bénéficiaires y compris les Patients.
 
Nous observons ainsi des dépassements dans l'exercice professionnel de notre métier, souvent par des patients ou par des physiothérapeutes respectueux qui payent le prix du manque à gagner.
 
Quand on est gérant propriétaire d'un centre de rééducation ou d'un cabinet de kinésithérapie (cette terminologie devrait être définie d'ailleurs et précisée par des textes-loi), nous sommes appelés à respecter les règles de notre engagement moral et professionnel, ainsi que l'éthique médicale et leurs corollaires législatifs et déontologiques.
 
Ainsi, vu l'importance du nombre des physiothérapeutes en chômage et inscrits sur la liste d'attente d'un poste d'emploi dans la fonction publique en Tunisie, il n'est plus permis que le physiothérapeute du secteur libéral exerce sa profession avec la formule "3 en 1" : il dispose de son propre cabinet ou d'un centre de rééducation, il assure des consultations à domicile et dans les cliniques privés.
 
Une priorité d'embauche doit être mise à la disposition des kinés inscrits depuis des années, sur la liste d'attente et une opportunité doit être accordée aux nouveaux diplômés qui débarquent chaque année, à la recherche d'un emploi.
 
Par ailleurs, les médecins physiques ont le droit d'exercer leur métier conformément à leur diplôme des médecins prescripteurs. Et, dans le secteur public, ils devront se charger que de la consultation et de quelques examens et actes thérapeutiques qui font partie de leurs compétences.  La rééducation est l'apanage des Rééducateurs, autrement dit les "Physiothérapeutes". Il est inadmissible que le patient paye des honoraires d'un service qu'il n'a pas réellement reçu de la part du médecin physique. C'est de l'escroquerie que ce soit dans un service de médecine physique hospitalière ou dans un service libéral.
 
Il est également interdit pour un médecin d'engager avec lui un médecin et le paye comme étant un salarié. Le même principe s'applique pour les kinésithérapeutes. L'argent ne doit pas être utilisé à l'encontre de l'éthique médicale, de la déontologie et des textes de loi en vigueur. Un centre de médecine physique ou de rééducation doit obéir aux textes-loi qui gèrent le cabinet de groupe, c'est à dire des actionnaires et non pas des salariés. De cette manière, le médecin physique va pratiquer sa spécialité conformément à son diplôme puisqu'il ne fait que de la consultation et des bilans, et les frais des honoraires seront payés en fonction des AMM et non plus des Kinés.
 
De plus, le stage d'initiation à la vie professionnelle et le contrat "KARAMA" doivent être réservés aux structures sanitaires étatiques. Nous les contribuables, nous n'avons pas de raison que notre argent va dans les poches des acteurs de santé libéraux pour rien. Le besoin existe déjà, et c'est dans un l'hôpital qu'on apprenne à se perfectionner en attendant le recrutement. Les structures sanitaires privées doivent participer à la résolution de ce problème épineux, qui est le chômage des cadres supérieurs. Cette approche doit servir à tous les secteurs d'activité.
 
D'ailleurs,  le besoin existe et, il y a de la place pour que chacun gagne du pain dignement. L'Association des Physiotérapotes Tunisiens (APT) ne cesse depuis sa création, en Mars 1984,  de partager cet appel. Tous les membres de ses bureaux directeurs actuels ainsi que les anciens, ont plaidé pour cette approche et ont œuvré pour la création de l'Ordre des Physiothérapeutes Tunisiens (OPT). Quand la lumière va jaillir du bout de tunnel? Que demain soit meilleur et que la raison de l'Etat finira de triompher. Notre espoir demeure total dans les dirigeants actuels nommés par notre si valeureux Président Kais Saied. Vive la Troisième République! Vive la Tunisie !